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Comment camper gratuitement ou pour pas cher? - guide complet

Dernière mise à jour : 18 nov. 2022



Après toutes ces années sur la route, Vale et moi avons développé un arsenal d’outils pour nous aider à trouver des emplacements de camping complètement gratuits ou à très petit prix. Quand on vit à temps plein sur la route, on ne peut pas se permettre un site avec services tous les soirs. À 50$ ou 60$ la nuit, ça monte vite! Pour l’article de cette semaine, j’ai donc pensé vous faire profiter un peu de notre expérience.


Je considère qu’il y a trois grandes catégories de sites gratuits. Premièrement, il y a les sites de stationnement nocturne (overnight parking). C’est le genre d’endroit où l’on ne fait que dormir et où notre empreinte doit demeurer hyper minimale. Ça peut être le stationnement d’une grande chaîne, comme les fameux Walmart, un casino, l’arrière d’une église, un bâtiment municipal, un parc urbain, un « truck-stop », etc. En général, on arrive tard en soirée et on repart tôt le matin. Ce sont des arrêts anonymes qui n’ont qu’un seul but : s’arrêter pour dormir.



Il y a ensuite les sites d’hôtes. Ça ressemble aux stationnements nocturnes, à la différence que les propriétaires sont des individus, des commerçants indépendants ou des agriculteurs locaux qui souhaitent vous rencontrer. Ce sont des arrêts moins anonymes que les stationnements nocturnes, mais là aussi, le séjour est très bref. Une nuit et une petite visite et on repart. On s’assure toujours d’encourager le producteur et on en profite pour goûter aux saveurs locales!


Enfin, il y a les emplacements sur les terres publiques où l’on peut véritablement s’installer pour camper. Les terres publiques du Québec, qu’on appelle aussi « terres de la couronne », occupent une très grande partie de la province. Vous connaissez sûrement les parcs et les réserves fauniques gérées par la Sepaq. Le camping y est permis, mais très encadré et tarifé au même prix, ou presque, que les campings privés. Or, la portion des terres publiques la plus intéressante, et beaucoup moins connue, est celle des zecs (zones d’exploitation contrôlées) et du reste du territoire public que l’on peut occuper de façon non permanente.



Que l’on parle de stationnements nocturnes, de sites d’hôtes ou de terres publiques, les règles sont toutefois les mêmes : il faut être 100% autonome pour l’énergie et l’eau et il faut religieusement respecter les principes du « leave no trace ».


Même si, parfois, le choix de l’endroit où passer la nuit est une décision de dernière minute, ça ne veut pas dire que tout est improvisé. Avant de prendre la route, il faut avoir effectué quelques recherches et avoir en main cartes géographiques, applications pour téléphones intelligents, sites Web, et, dans certains cas, un abonnement afin de nous faciliter la tâche et de nous permettre de tirer le meilleur parti des options disponibles dans une région donnée.


 

STATIONNEMENT NOCTURNE


Dans la plupart des villes nord-américaines, il est interdit de dormir sur la rue dans son VR. Et en six ans sur la route, on n’a jamais eu besoin de le faire parce qu’il y a énormément d’autres options.



Tout le monde connaît les grandes chaînes de magasins ou de restaurants, surtout américaines, qui permettent aux caravaniers et vanlifers de passer la nuit sur leur stationnement. Parmi les plus connues, il y a Walmart, Cracker Barrel, Bass Pro Shops, Cabela’s, Sam’s Club, Costco, la plupart des casinos et certaines chaînes de gyms comme Planet Fitness et 24H Fitness.


Il ne faut cependant pas présumer d’emblée que toutes les succursales d’une chaîne reconnue pour accepter les VR le font. Dans les faits, c’est du cas par cas. Je vous conseille donc de vous informer, soit en appelant le magasin, soit en vous rendant sur place et en demandant à voir le ou la gérante, soit en utilisation une application comme Allstays ou iOverlander, qui recense ce type de stationnements nocturnes. Et j’ajoute une autre petite recommandation si vous utilisez une application : allez lire les commentaires les plus récents pour être certain que la politique de la succursale n’a pas changé. On a déjà remarqué en se réveillant qu’il y avait de nouvelles affiches no-overnight parking, alors que les applications indiquaient que c’était toujours possible. Il est vraiment important de respecter ce type de stationnement en ne s’y installant pas comme dans un camping. On arrive tard, on fait nos emplettes, on se couche et on quitte le lendemain. Pas de chaises de camping, pas de bbq, pas de pique-nique. C’est souvent à cause de l’abus qu’on perd de plus en plus de commerces qui acceptent les VR.


Les trucks-stops et les haltes routières entrent aussi dans la catégorie des stationnements nocturnes. Il faut par contre savoir qu’au Québec, il est interdit de passer plus de 4 heures dans les haltes routières du ministère des Transports. Dans les haltes OnRoute de l’Ontario, c’est un peu la même chose. Mais bon, quand on arrive très tard le soir… on peut dormir 5, 6 ou même 7 heures dans notre VR sans que ça ne dérange qui que ce soit. On l’a fait une bonne dizaine de fois.


Les stations de type truck-stop comme Flying J, Pilot et Love’s sont très présentes aux États-Unis et dans le reste du Canada. Au Québec, il y a deux Flying J : sur l’autoroute 40 à Berthierville et sur l’autoroute 20, à Ste-Hélène-de-Bagot. Ce genre de stations offrent généralement beaucoup de services 24 heures sur 24 : essence, dépanneur, restauration, douches, salles de bains, etc. Ce sont des stationnements nocturnes très commodes quand on veut maximiser nos journées de route, car on les trouve partout le long des grands axes autoroutiers. Par contre, il faut accepter de dormir à côté des poids lourds — et des effluves de diésel. Les trucks-stops sont répertoriés sur la plupart des applications comme Allstays et iOverlander. On s’assure toujours de ne pas prendre la place d’un camionneur, il y a souvent des emplacements réservés au VR. Les seules fois qu’on a été dans la section des camions, c’est lorsqu’il n’y a pas d’endroits pour les VR et qu’il y a une tonne de parkings pour les truckers vides. Il faut se rappeler que c’est leur travail et qu’ils ont l’obligation de s’arrêter pour dormir.


Avec le développement de la vanlife — et surtout depuis l’expérience vécue en Gaspésie durant le premier été de la pandémie —, plusieurs organismes et municipalités ont commencé à répertorier les options de stationnement nocturne afin de répondre à cette demande qui ne cesse de croître d’année en année.


Par exemple, la Fédération des Villages-Relais du Québec a dressé la liste d’une cinquantaine d’endroits où l’on peut passer la nuit en toute légalité dans leur réseau de villages. Le plus souvent, ce sont des stationnements de commerces, des parcs ou espaces publics, des centres communautaires, etc.


Certains organismes de développement touristique régional s’impliquent aussi dans le même sens. Tourisme Mauricie a recensé une quinzaine d’endroits : le stationnement du Sanctuaire de Notre-Dame-du-Cap, des centres commerciaux, hôtels de villes ainsi que quelques haltes routières régionales comme celle de la Porte de la Mauricie sur l’autoroute 40 près de Yamachiche. La région de Lanaudière a fait la même chose en publiant une liste que vous pouvez aller consulter ici.


Récemment, on a eu la chance de participer au tournage d’une capsule de Vanlife Sagas avec Dominic Faucher. Il a préparé une série de vidéos sur le projet Destination Pontiac Route 148 avec l’organisme Visages Régionaux et la MRC. Ces deux organismes se sont donné la mission de développer un réseau d’endroits pour les vanlifers. À date, il y en a une vingtaine, distribués un peu partout le long de cette magnifique route le long de la rivière des Outaouais. Ce sont des stations d’essence, des restaurants, des microbrasseries, des entreprises de plein air, etc. C’est vraiment une belle initiative qui, on l’espère, sera répétée ailleurs!