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FLORIDE OU MEXIQUE EN VR ? Comparaison des deux destinations pour passer l’hiver au soleil!

Dernière mise à jour : 18 nov. 2022



Quand on pense aux destinations « VR » pour l’hiver, c’est la Floride qui vient d’abord en tête. C’est une destination populaire de nombreux Québécois, Ontariens et Américains depuis plus de cinquante ans. Et ce n’est pas pour rien. La pointe sud de la Floride — à partir de Palm Beach environ — est la seule région des États-Unis qui connaît un climat tropical. Ailleurs, qu’on pense à la Californie, à l’Arizona ou au Texas, les hivers sont généralement agréables, mais seulement le jour. La nuit, le thermomètre peut descendre et frôler le point de congélation.

Dans nos derniers articles, notamment l’interview avec Turgeon Road Trip, on a présenté une autre excellente destination pour les snowbirds en hiver : le Mexique. Oui, ça exige quelques heures de route de plus et de la paperasse à la frontière. Mais le Mexique — sauf dans les régions montagneuses du centre du pays — c’est soleil et chaleur garantis.

Vous savez sans doute tout cela. Le Mexique, c’est plus au sud, c’est plus chaud, c’est évident. Mais si la Floride commence à vous lasser, continuez de lire. Parce que dans cet article, je vous propose une analyse comparée de ces deux destinations soleil pour les snowbirds et adeptes des longs road trips.


En passant, tout ce dont je vous parle ici est basé sur notre expérience. Ce n’est pas de la théorie, c’est du vécu : deux longs voyages en Floride — dont un hiver complet — et deux séjours de plusieurs mois au Mexique : le premier dans la péninsule de Baja California en 2016-2017, qu’on a raconté dans notre livre, et le deuxième plus récemment, dans la partie continentale du pays. Vous pouvez d’ailleurs visionner le film complet de nos capsules de cette saison formidable en cliquant ici.


Ce n’est pas nécessairement une question d’argent


Une des idées souvent véhiculées, c’est que tout est moins cher au Mexique. C’est vrai… et faux. En comparaison à la Floride, il y a des choses très abordables au Mexique, mais d’autres sont plus dispendieuses. Et il y a certains coûts qu’on n’a pas à assumer si on reste du côté américain. Selon moi, l’un dans l’autre, ça se balance.

Les produits frais comme les œufs, les fruits, les légumes et les fruits de mer coûtent environ la moitié des prix qu’on trouve aux États-Unis. C’est la même chose pour les restaurants : pour un souper complet à deux, incluant un verre d’alcool et le dessert, on s’en tire facilement entre 30$ et 50$ CAN. En Floride, pour des restaurants comparables, ça gravite autour de 60$ - 70$ US, donc près de 90$ CAN avec la conversion.


Quemex RV Park, Melaque, Mexique
Quemex RV Park, Melaque, Mexique

Les terrains de camping sont beaucoup moins chers au Mexique. Durant notre dernier séjour, l’emplacement le plus dispendieux nous a coûté 35$ CAN par nuits — avec les trois services. Sinon, ça oscille entre 10$ et 20$ la nuit. Pour un mois au Tachos RV Park de Puerto Vallarta ça monte à environ 800$ CAN.



Il y a aussi une méga-différence à l’avantage du Mexique pour le prix des activités comme les visites guidées, la location d’embarcations et les entrées dans les parcs et musées. Aux États-Unis, c’est rare qu’on s’en tire à moins de 50$ à 100$ US par personne. Au Mexique, on n’a rien vu à plus de 30$.


Même si ce critère peut varier énormément, le taux de conversion du peso mexicain est clairement plus avantageux si on utilise des devises canadiennes. Selon les données de la RBC en date de juillet 2021, pour convertir un dollar américain en pesos (MXN) on applique le facteur multiplicateur de 18,96 et pour convertir un dollar canadien, c’est 15,36.

Mais puisque le dollar canadien est dévalué par rapport à la devise américaine, on obtient plus de pesos en échangeant avec des dollars canadiens (1536 $ MXN) qu’américains (1456 $ MXN). On en a donc « plus pour son argent ». Évidemment, le calcul change (à l’avantage des États-Unis) si notre dollar est au pair, surtout pour l’essence et l’achat de produits non alimentaires.


Parce qu’il faut dire que l’essence est aussi chère au Mexique qu’au Québec. La Floride est avantagée là-dessus. En plus, en allant au Mexique, on fait plus de distance, alors ça augmente encore plus ce poste de dépenses.

Les produits alimentaires industriels et/ou américanisés, les vêtements, chaussures, appareils photo, articles de sport ainsi que tout ce qui touche à l'électronique sont aussi beaucoup plus chers au Mexique. Mon conseil : équipez-vous avant de partir. La dernière fois qu’on est allés au Mexique, j’ai eu besoin de changer mes espadrilles Nike complètement finies. Rendu au centre d’achat, j’ai changé d’idée. Je ne me souviens pas du prix, mais je me rappelle que je n’avais pas jonglé longtemps. C’était clairement trop cher. J’ai préféré m’en passer jusqu’à notre retour au Québec.


Il y a aussi des frais spécifiques qu’on doit assumer qu’au Mexique. D’abord, à la frontière, il faut se procurer un visa (carte touristique) et payer pour l’importation de nos véhicules. Voici ce que ça nous avait coûté à l’hiver 2020 :


Carte touristique : 558 pesos chacune (environ 35$)

Permis d’importation de Ford F-150 : 1 072 Pesos (environ 65$)

Permis d’importation de la Airstream Globetrotter 28 pieds : 1 072 pesos (environ 65$)

Dépôt remboursable pour le F-150 : 7 792 Pesos (environ 485$).


Ensuite, il faut contracter des assurances mexicaines. On en a parlé dans cet article. Pour 6 mois, ça nous avait coûté 850$ US. C’est donc un gros morceau du budget.


Enfin, l’autre élément qui coûte plus cher au Mexique, ce sont les autopistas, les superbes autoroutes entretenues par le gouvernement, mais semées de stations de péage. Si vous traversez le pays pour vous rendre sur la côte ouest, ça peut facilement vous coûter 200 $ à 300 $ CAN. Ce n’est pas négligeable. Si vous voyagez en caravane portée, en classe B ou petit classe C, vous pouvez évidemment éviter les belles et chères autopistas et utiliser les routes secondaires, entièrement gratuites. Mais attendez-vous à circuler sur une seule voie et à rouler sur des kilomètres d’asphalte craqué et rempli de nids de poule. En fait, les routes gratuites, les vias libres, sont souvent mal entretenues et traversent un paquet de petits villages où la limite de vitesse est très réduite (sans compter les topes (dos-d’âne) à l’entrée de tous ces pueblos).

Cascadas de Tamul, Mexique
Cascadas de Tamul, Mexique

Aimez-vous être dépaysé ?


Comme on vient de le voir, l’argent n’est pas forcément le seul critère à considérer pour savoir si on est team Mexique ou team Floride. À moins que vous ayez l’intention de faire énormément de route, de dépenser sans compter dans les centres d’achat et de tenir mordicus à votre marque de boîte de céréales, votre hiver au soleil devrait vous coûter essentiellement la même chose dans les deux destinations. Et même, si vous êtes du genre à toujours cuisiner à partir des aliments de base et à demeurer à la même place durant toute la durée de votre séjour — et profiter des prix au mois dans les parcs à VR — le Mexique pourrait sans doute être plus avantageux financièrement.


Par ailleurs, au niveau des télécommunications, ça s’équivaut aussi. Vous pourriez acheter un forfait cellulaire chez un fournisseur américain valide au Mexique et très bien vous en tirer : c’est comme chez nous, la réception cellulaire est bonne partout autour des villes et dans les régions minimalement habitées. Au milieu des montagnes, dans le centre du pays, c’est clair qu’il n’y aura pas de réseau. Mais partout ailleurs, le Mexique n’a rien à envier aux États-Unis ni au Québec.


Si la Floride vous intéresse, nous avons créé un guide complet qui vous aidera à planifier votre prochain hiver en Floride pour pas trop cher en maximisant votre temps et votre argent!


Selon moi, ce qu’il faut surtout considérer, c’est la valeur qu’on accorde à trois choses : le climat, les paysages / qualité du milieu naturel et notre désir de dépaysement.


Les tableaux que j’ai présentés au début du chapitre le prouvent : il fait plus chaud le jour comme la nuit au Mexique. Sur la côte ouest, il y a seulement 1 ou 2 journées de pluie par mois entre novembre et mai. Toute la pluie tombe durant l’été, comme le montre ce graphique.



Dans la région de Miami, même durant l’hiver, il y a toujours un 15% de chances qu’il pleuve. Ça donne des moyennes de précipitations supérieures à celles de Puerto Vallarta :


Sans doute à cause de la rareté des précipitations, il n’y a presque pas de moustiques au Mexique (du moins sur les côtes) alors qu’en Floride, même en hiver, on peut se faire harceler solide, surtout par les « no see’um », ces mouches minuscules qui peuvent passer à travers les plus petites mailles de nos moustiquaires.


Le second élément à considérer, c’est la diversité et la beauté des paysages du Mexique. Rien à voir à la Floride, même s’il y a de très beaux coins dans cet État. Au Mexique, il y a des montagnes, des chutes et des cascades spectaculaires, les rivières aux eaux cristallines, des forêts qu’on peut qualifier de jungles et, bien sûr, des plages paradisiaques et souvent à l’état naturel, peu achalandées et sans les « murs » de condos qu’on voit trop souvent en Floride. Mais ne vous contentez pas seulement de ces quelques phrases, voyez nos photos :



Le dernier, mais le plus important facteur à considérer selon moi, c’est votre désir de dépaysement. Parce qu’au Mexique, on est vraiment « ailleurs ». Bien sûr, il faut apprendre l’espagnol, mais ça vaut tellement la peine.


Je vous ai déjà parlé des Mexicains, si accueillants et souriants, toujours prêts à aider et à répondre à nos questions. Mais il y a aussi leur musique, leur architecture, leurs beaux villages historiques, leurs tissus colorés. Tout est si beau et si différent. Et que dire des alcools, bières et spécialités culinaires ! Téquila, margaritas, tacos, enchiladas, ceviche, poissons et crevettes.


Le Mexique, c'est dangereux?


La réputation du Mexique comme une destination dangereuse, c’est un mythe, mais un mythe malheureusement trop bien entretenu sur les réseaux sociaux. Selon notre expérience et celle de nombreux autres nomades, il n’y a pas plus de vols et de violence au Mexique qu’ailleurs aux États-Unis ou au Canada. Les policiers corrompus, s’ils existent vraiment, sont très rares. Au Mexique, les seules fois où un agent est venu à notre rencontre, c’était pour nous demander si on avait besoin d’aide. Et pour vrai, les deux fois où je ne me suis pas senti en sécurité durant mes voyages, c’était au Texas, où on a assisté à une poursuite policière digne d’un film, et dans un poste d’essence en Floride, où un homme visiblement dérangé a pété les plombs et a voulu se battre avec moi. L’employé de la station est intervenu et l’a menacé d’appeler la police, ce qui l’a convaincu de fuir. Pour vous donner une idée en terme de criminalité, selon le site : https://worldpopulationreview.com/country-rankings/crime-rate-by-country le taux de crime par habitants est très similaire entre le Mexique et les États-Unis. Le gouvernement canadien mentionne sur son site: Bien que la plupart des incidents semblent être liés aux gangs, des passants innocents peuvent être blessés ou tués. Il se peut que vous vous trouviez au mauvais endroit au mauvais moment et que vous soyez victime d’un crime violent. Voici ce qu’il mentionne pour être Si vous prévoyez de voyager au Mexique :

  • exercez une vigilance constante;

  • restez dans des zones touristiques;

  • soyez très prudent sur les routes principales;

  • évitez de voyager la nuit;

  • consultez régulièrement les médias locaux.

Si vous êtes victime d’un crime, vous devez le signaler immédiatement aux autorités locales. Aucune enquête criminelle n’est possible sans une plainte formelle. Les plaintes doivent être déposées en personne avant de quitter le Mexique. Notre expérience et celle de tout le monde qu’on connait qui a passé du temps au Mexique a été très positive, je crois qu’il faut simplement être un peu plus vigilant qu’à l’habitude, sans toutefois trop s’inquiéter inutilement.


Qui dit dépaysement dit forcément ajustements : il faut s’adapter à de petites différences. Par exemple, dans les épiceries, le lait et les œufs ne sont pas toujours au frigo. Les œufs ne sont pas « lavés » et gardent la couche protectrice sur la coquille ce qui permet de les conserver à la température ambiante. Quant au lait, il est pasteurisé. C’est comme en France, il n’est pas toujours gardé au froid. Le lait au réfrigérateur, c’est essentiellement une habitude au Canada et aux États-Unis, paraît-il.


Le poulet, engraissé au maïs, est toujours un peu jaune — mais tendre et délicieux. Il y a aussi beaucoup de vendeurs itinérants, surtout là où il y a des touristes. Bien souvent, ils offrent des produits frais et faits « maison » : empenadas savoureux, fruits mûrs en brochette ou en popsicle. Que de bonnes choses… pourquoi s’en priver ? Ils sont parfois un peu tenace et dérangeant lorsqu’on soupe en amoureux ou qu’on relaxe sur la plage, mais il faut garder en tête que c’est leur gagne-pain.


Sachez aussi qu’il n’y a aucun poste d’essence libre-service. Partout, il faut attendre l’employé pour faire le plein et, quelquefois, il faut être vigilant. Car s’il y a une fraude digne de mention au Mexique, c’est aux stations-service, surtout si on paye en pesos. De mon côté, ça m’est arrivé une seule fois. J’ai donné des billets au pompiste et il a — très subtilement — remplacé mon billet 50 pesos par un billet de 5 pesos, en me disant que je ne lui avais pas donné suffisamment d’argent. Je lui ai pointé sa poche où il avait dissimulé mon billet (je l’avais bien vu faire !) et il me l’a remis. Mais c’est la seule fois que j’ai eu une expérience négative avec les Mexicains.


Bahia Honda State Park, Floride
Bahia Honda State Park, Floride

Comme je l’ai expliqué dans mon article précédent, si vous êtes du genre à réserver vos campings à l’avance, il faut aussi s’habituer à le faire par téléphone. Il y a très peu de parcs à VR avec plateformes de réservations en ligne. De notre côté, on a toujours trouvé de la place sans réserver. Les campings avec les trois services sont chose courante, mais l’électricité est souvent limitée aux prises de 15 ampères (et n’est pas toujours stable, équipez-vous d’un protecteur de surcharge).


Enfin, il faut aussi s’habituer à la façon de conduire des Mexicains, un peu « lousse ». Ils vont souvent trop lentement sur l’autoroute, roulent à moitié sur l’accotement, prennent la route avec des véhicules un peu brinquebalants, embarquent la famille dans la boîte du pick-up … il faut rester vigilant.


Je termine mon bilan là-dessus. Avec tout ce que je vous ai livré, vous savez maintenant si vous êtes dans l’équipe des « aventureux-au-Mexique » ou dans celle des « bien-dans-leurs-pantoufles-en-Floride » ! Farce à part, dites-moi, dans les commentaires, si l’article a changé votre façon de voir les choses.


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