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Vivre en VR à temps plein, ça coûte combien? - budget, règles, assurances, etc.

Dernière mise à jour : 18 nov. 2022



Vous êtes Québécois(e) et avez envie de mettre la clé dans la porte pour vivre sur la route à temps plein ? Vous couvez cette idée depuis longtemps, mais ne savez pas comment vous y prendre pour passer du rêve à la réalité ? Vous contemplez les cases vides de votre budget sur une feuille de calcul Excel sans trop savoir par où commencer ?

Cet article est pour vous !


Partir, oui ! Mais quelles sont les règles si l’on veut conserver sa couverture d’assurance maladie de la RAMQ ?


Au Québec, si l’on veut conserver ses droits à l’assurance maladie (Régime de l’assurance maladie du Québec — RAMQ), il y a une règle de présence : il faut passer au moins 183 jours par année civile à l’intérieur des frontières de la province. Grosso modo, ça représente 6 mois au Québec et 6 mois à l’extérieur.


Dans le calcul des jours d’absence, la RAMQ considère tous vos voyages hors Québec, même s’ils ne sont pas consécutifs, en excluant les séjours de moins de 21 jours.


Il y a cependant une exception : la règle septennale. Aux 7 ans, il est possible de partir durant une année entière sans perdre vos droits. C’est ce que Valérie et moi avons fait en 2016 pour notre premier tour de l’Amérique du Nord. En principe, nous pourrons bénéficier à nouveau de cette exception en 2023. Pour plus de détail, allez voir ici :

Winnebago Micro Minnie
Lors de notre premier voyage d'un an en 2016

Il y a un truc pour vous permettre de partir durant 12 mois consécutifs sans enfreindre la règle de présence. Puisque les 183 jours sont comptés sur la base d’ une année civile, vous n’avez qu’à combiner deux périodes de 6 mois qui chevauchent deux années et le tour est joué :

Si vous vivez à temps plein sur la route, cette façon de faire comporte un seul désavantage: aux deux ans, il faudra passer l’hiver au Québec.


Par contre, même avec la couverture de la RAMQ, ne quittez pas le Québec sans une assurance-voyages privée. Si vous tombez malade ou si vous vous blessez, le régime public vous remboursera les frais d’hospitalisation et/ou de soins, mais seulement en fonction de ce que cela aurait coûté si vous aviez été traités au Québec. Si vous vous trouvez aux États-Unis, l’écart pourrait être astronomique ! Et vous avez bien lu, il s’agit d’un remboursement. Votre carte soleil ne vous permettra pas de « payer » l’hôpital ou le médecin que vous consultez. Il faut donc avoir une assurance voyage privée. Ce fournisseur paiera la facture sur-le-champ et s’occupera de présenter le dossier à la RAMQ pour être remboursé.


Petit conseil à l’égard des assurances-voyages des cartes de crédit : elles ne couvrent généralement que les courts séjours. Pour avoir une idée des types de couvertures qu’il est possible d’obtenir avec une véritable assurance voyage, ou pour une soumission rapide, allez voir du côté du Groupe Assurancia. Ils ont des bureaux un peu partout dans la province et leur site Internet est très bien fait. Que ce soit pour votre assurance voyage ou pour l'assurance de votre VR, ils offrent des assurances pour tout vos besoins!

Faut-il un visa pour un séjour prolongé aux États-Unis ?


Que vous songiez à vivre sur la route à temps plein ou simplement à faire de longs road trips, il y a de bonnes chances que vous passiez un moment aux États-Unis. Sachez que, pour les citoyens canadiens, il n’est pas nécessaire d’obtenir un visa pour séjourner au sud de la frontière. Par contre, il y a des incidences fiscales très importantes pour les longs séjours et, dans ce cas également, il y a une « règle de présence ».


Vous serez considérés comme un résident américain (et devrez faire une déclaration de revenus) si vous demeurez sur le territoire des États-Unis pendant plus de 183 jours. Mais attention, ce n’est pas 183 jours chaque année. Il faut passer le Substantial Presence Test en effectuant le calcul suivant :


Total des jours 1/3 des jours de 1/6 des jours de la 2e

de l'année courante + l'année précédente + année précédente


C’est le résultat de cette formule qui ne doit pas excéder 183. Par exemple, si vous restez au pays de l’Oncle Sam pendant 130 jours cette année et que vos séjours des deux années précédentes étaient de 140 et 120 jours, vous pourriez penser que vous respectez la règle, car à chaque fois, vous étiez bien en dessous du 183. Eh bien non ! Le résultat de la formule de calcul avec ces chiffres donne 197.


Si vous voulez un repère simple pour planifier des séjours annuels récurrents de durée équivalente, gardez ce chiffre en tête : 121. En considérant un séjour de 121 jours pendant trois années consécutives, le calcul donne 177.


Soyez assurés que les services frontaliers des États-Unis compilent les informations sur vos entrées et sorties. Si vos séjours des trois dernières années gravitent autour du 183 jours selon la formule de calcul, vous pourriez avoir à remplir la déclaration #8840 de l’IRS (Internal Revenue Service) afin de faire la preuve que vous respectez la règle de présence et que vous maintenez toujours des liens étroits avec le Canada.


Dans ce formulaire, on vous demandera notamment de déclarer l’adresse de votre résidence principale, l’origine de vos plaques d’immatriculation, votre institution bancaire, votre inscription à la liste électorale, là où vous avez payé vos impôts dans les années passées, etc. Vous devrez également faire la démonstration que vos revenus n’ont pas été gagnés en territoire américain. Si cela vous intéresse, voici un lien vers le fameux formulaire : [https://www.irs.gov/pub/irs-pdf/f8840.pdf]


Quand on vit sur la route à temps plein, on n’a pas d’adresse ?


Il faut quand même avoir une adresse, qu’elle soit physique ou de correspondance (adresse postale) car la plupart des services gouvernementaux en exigent une, que l’on parle de l’Agence du Revenu du Canada, de Revenu Québec, de la RAMQ ou de la SAAQ. Il y a deux façons légales de procéder :


· Utiliser l’adresse d’un membre de votre famille.

· Louer une case postale dans n’importe quel bureau de poste.


Dans le premier cas, la personne qui reçoit vote courrier pourra le trier et, au besoin, numériser les lettres urgentes et vous les transmettre par courriel. C’est la solution que nous avons choisie. Notre adresse officielle est celle de ma mère, à Québec. Elle reçoit et accumule notre courrier et nous avise aussitôt qu’elle voit quelque chose d’important passer.


Dans le deuxième cas, il faudra quand même penser à mandater quelqu’un pour aller jeter un œil sur votre correspondance de temps à autre. Quoique de nos jours, bien peu de choses cruciales passent par le courrier postal. Tout peut être fait en ligne : les transactions bancaires, le rapport d’impôt, le paiement de factures, etc. Il est bien possible qu’à votre retour au Québec, votre casier ne soit rempli que d’une tonne de circulaires...


 

Combien ça coûte, vivre sur la route ?


L’univers des réponses à cette question est pratiquement illimité. À une extrémité, il y a les voyageurs minimalistes en van usagée, qui vivent d’amour et d’eau fraiche et qui profitent le plus possible des emplacements gratuits pour dormir. À l’autre, il y a les « retraités aisés » en classe A, qui s’offrent les meilleurs restaurants et qui ne réservent que des emplacements trois services dans les « resorts » pour VR à 150$ la nuit.


Le magnifique camping Boisé de la Chaudière permet d'acheter un emplacement à plus de 80 000$

Entre les deux, il y a Vale et moi — et peut-être vous aussi — on dort à 50% du temps dans les campings et à 50% du temps en boondocking (sauf lorsqu’on passe nos 6 mois au Québec : c’est alors pratiquement toujours gratuit, car on dort sur le terrain de la mère de Vale ou à leur chalet de Baie-St-Paul). On cuisine une bonne partie de nos repas, mais on aime aussi fréquenter les restaurants des régions qu’on traverse. Découvrir les saveurs locales, ça fait aussi partie de l’aventure et des plaisirs du voyage ! On fait beaucoup d’activités, mais c’est surtout parce qu’on est Youtubeurs. Notre camion est assez récent, tout comme notre roulotte, donc les frais d’entretien sont relativement faibles.


D’après mon expérience, pour un couple qui n’est pas Youtubeur comme nous, vivre à temps plein en VR peut coûter entre 50 000 $ et 60 000 $ sur une base annuelle. Le tableau suivant en fait la démonstration :

Votre budget sera nécessairement différent de notre exemple. Peut-être que votre VR est déjà entièrement payé, peut-être avez-vous l’intention de faire plus ou moins de kilomètres que dans les hypothèses de notre tableau. Mais ça vous donne quand même un bon départ pour élaborer le vôtre.


Pour certains postes de dépenses, il pourrait y avoir très peu d’écart avec ce que cela vous coûte aujourd’hui, en tant que sédentaire. C’est le cas notamment pour la nourriture. Vous pourriez conserver exactement les mêmes habitudes alimentaires. C’est un peu la même chose pour les télécommunications. À la maison, vous avez sûrement le forfait « télé-internet-téléphonie » que vous changeriez probablement pour « téléphonie-Internet + ». Pour d’autres postes, vous verrez une diminution : les vêtements, les meubles et accessoires pour la maison et, bien sûr, l’hypothèque et les taxes associées à votre propriété si, comme nous, vous la vendez ou la louez.


Ce qui augmentera, ce sont les postes de dépenses qui sont liés au voyage. Mais dans la plupart des cas, vous aurez le contrôle. Si l’argent se fait plus rare, vous pourrez diminuer le nombre de visites et activités payantes, faire moins de route, choisir des emplacements de camping moins chers et/ou augmenter les nuitées en boondocking.


L’autre chose qui changera, c’est le rythme des déboursés. Ce sera difficile de respecter une moyenne mensuelle, car l’essence et les campings sont les postes de dépenses les plus importants et vos déplacements ne seront pas forcément répartis également d’un mois à l’autre. Il faut donc toujours garder un bon fonds de roulement.


 

Nos trucs pour économiser


Le premier truc pour diminuer les dépenses, c’est d’adopter le slow travel. Plus on bouge, plus on fait des kilomètres et, évidemment, plus ça coûte cher en essence. Mais il y a d’autres économies à faire en demeurant quelques semaines au même endroit : vous aurez plus de temps pour cuisiner (donc, moins de restauration rapide sur la route) et le coût par nuitée sera plus faible, car la plupart des campings ont des tarifs dégressifs selon la durée des séjours. À la fin de l’année, ça peut faire une différence.


Pour les destinations hyper courues ou très dispendieuses, ça peut être avantageux de voyager « hors saison » . Je pense notamment aux Îles de la Madeleine, Les Keys en Floride et événements particuliers (Mardi Gras en Louisiane, le Jour de l’An à New York, la course du Daytona 500, etc.). Hors saison, tout est moins cher : emplacements de camping, stationnements et restaurants.


Il y a aussi plusieurs abonnements qui permettent d’économiser sur le coût des emplacements de camping. J’ai déjà beaucoup parlé de la carte Thousand Trails (États-Unis) qui permet de faire de bonnes économies si on est flexible.




Moyennant 44$ (US) par an, la carte Passeport America permet d’obtenir un rabais de 50% sur les nuitées dans les campings membres aux États-Unis, au Canada et au Mexique. Si ça vous intéresse, faites un détour par ici : https://www.passportamerica.com



Pour les familles qui voyagent avec de jeunes enfants, le programme de récompenses KOA peut en valoir la peine. Les campings membres sont presque tous des établissements 4 et 5 étoiles, avec toute la gamme d’infrastructures, services et activités (terrains de sport, piscine, miniput, etc.) Le programme coûte 33$ (US) et donne un rabais de 10% par nuitée en plus de plusieurs autres avantages en échange des points accumulés. Pour des détails, allez voir ici : https://koa.com/rewards/



Si vous voyagez avec un petit VR et si vous vous passionnez pour les produits du terroir, les vignobles ou les brasseries artisanales, vous pourriez trouver plusieurs avantages à vous abonner à Harvest Host ou Terego. L’adhésion à ces groupes permet de camper gratuitement (sans service) sur le terrain de propriétaires d’entreprises agricoles. En règle générale, seulement les séjours d’une seule nuitée sont permis.


Harvest Host propose plus de 1500 sites à travers les États-Unis (et quelques-uns dans les

provinces canadiennes de l’ouest). Le coût de l’abonnement annuel s’élève à 79$ (US) et donne droit à un nombre illimité de séjours. Il y a aussi une option pour les golfeurs donnant accès à 400 emplacements supplémentaires près de clubs de golf. Faites un arrêt ici pour de plus amples détails : https://harvesthosts.com



Terego est une association similaire fondée par deux Québécoises passionnées de VR et de découvertes savoureuses. Les membres peuvent choisir parmi 270 hôtes distribués dans toutes les régions du Québec, mais aussi en Ontario et dans les Maritimes. L’abonnement annuel coûte 100$. Curieux? Allez voir ici : https://www.terego.ca/fr



Boondockers Welcome est une autre association digne de mention. L’association propose plus de 2 700 emplacements de boondocking sur le terrain de résidences privées. Les sites se concentrent surtout aux États-Unis, mais on en compte un bon nombre au Canada et ailleurs dans le monde. Les hôtes sont souvent campeurs eux-mêmes ou simplement des gens très accueillants qui aiment faire des rencontres. Le prix de l’abonnement est de 65$ (US).


Après avoir choisi l’abonnement qui vous convient le mieux, je vous recommande aussi de vous procurer deux applications :



La première est iOverlander. C’est une espèce de forum international qui vise à répertorier et évaluer des emplacements de boondocking, le plus souvent hors des sentiers battus. La plate-forme fonctionne à l’aide d’une application cartographique et c’est entièrement gratuit (les dons bienvenus). Voici le lien pour le télécharger : http://www.ioverlander.com



L’application Gas Buddy est un « must » selon moi. Elle donne le prix de l’essence dans les stations-service autour de votre position. Cela vous permet de choisir celle qui affiche les prix les plus bas. À long terme, ça vaut la peine, même s’il faut parfois faire de petits détours.


Enfin, j’ai un dernier truc pour limiter l’accumulation des frais de transaction avec votre carte bancaire, surtout à l’extérieur du Québec : ne l’utilisez pas ! Servez-vous plutôt de votre carte de crédit en l’approvisionnant à l’avance (solde positif). La plupart des cartes de crédit n’ont aucune limite de transactions et, évidemment, aucun frais d’intérêt lorsque le solde est positif.


À travers tout cela, n’oubliez pas de rester vigilant et de recueillir le plus d’informations possible sur les destinations que vous avez sur votre itinéraire. Cela vous évitera de faire des dépenses inutiles. Prenez mon exemple : quand on s’est arrêtés à McCarthy en Alaska pour visiter le glacier de Kennecott, les fournisseurs sur place vendaient des billets pour la visite guidée et louaient des crampons à mettre sous les bottes. Tout ça avait l’air obligatoire alors que ce ne l’était pas du tout. Une recherche sur Internet m’avait permis de découvrir que les visites étaient entièrement libres et gratuites.


Voilà, nos conseils ! Si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser dans la section des commentaires. Et on aimerait lire vos trucs et astuces pour économiser aussi !


En passant, nous avons aussi un guide complet sur la vie nomade qui couvre tous les sujets importants à savoir avant de se lancer. Voici le lien si ça vous intéresse: https://vimeo.com/ondemand/vienomade


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