Comment on gagne notre vie sur la route? | Nomade Digitaux
Dernière mise à jour : 18 nov. 2022
Aujourd’hui, il y a une tonne de vanlifers et de nomades digitaux sur les réseaux sociaux. Leurs publications sont de plus en plus professionnelles et léchées. À chaque année qui passe, la barre de la qualité s’élève d’un cran. Comme producteur de contenu, si l’on veut suivre la cadence, il faut qu’on travaille toujours de plus en plus fort. Ça veut dire plus de planification dans les tournages, de meilleures caméras, un meilleur drone, des ordinateurs plus puissants. Tout ça demande du temps et de l’argent. Mais puisque nos contenus sont entièrement gratuits, comment fait-on?

Je sais que ce sujet-là vous interpelle. Vous êtes nombreux à nous demander de quoi l’on vit. Le nombre d’abonnés sur Facebook, les visionnements sur YouTube, combien ça rapporte? Et comment tout ça fonctionne? Cet article va vous donner des réponses.
En 2016, quand on a lancé notre projet PRÊTS pour la route, j’étais courtier hypothécaire. C’est d’ailleurs de là que vient le nom de notre projet : « prêts » pour prêts hypothécaires, mais aussi prêts, l’adjectif, parce que Vale et moi étions hyper motivés à prendre la route et à vivre toutes sortes d’aventures! Au début, mon entreprise de courtage était notre seule et unique source de revenus. Je travaillais à 100% sur la route.

Nos abonnés et le nombre de visionnements augmentaient toujours un peu plus chaque semaine. À la fin de notre première année sur la route, j’ai inscrit notre chaîne aux programmes de monétisation de YouTube et de Facebook. À cette époque, l’idée n’était pas d’en vivre. Même si l’on adorait notre rôle de producteurs de contenu — et même si l’on était très emballés de voir grossir notre communauté — on savait que ces revenus-là étaient trop faibles pour nous faire vivre, même très pauvrement. On parle ici d’environ une centaine de dollars par mois…
Ce n’est que quatre ans plus tard à produire du contenu chaque semaine que ces petits revenus, combinés à plusieurs autres sources reliés au projet, étaient devenus assez grands pour me permettre de ne pas renouveler mon permis de courtier hypothécaire. C’est là qu’on s’est lancés définitivement dans l’aventure de PRÊTS pour la route.
À moins d’être une grosse vedette internationale avec des millions de vues par vidéo, on ne se met pas riche avec YouTube et Facebook. Pour générer des revenus décents en tant que producteur de contenu, surtout en français au Québec avec la petite audience potentielle, il faut cumuler plusieurs sources de revenus. Il faut, en somme, devenir des entrepreneurs.
Nos différentes sources de revenus
Dans notre cas, nos revenus proviennent de 5 sources principales :
1) les redevances de YouTube et de Facebook
2) nos commandites
3) l’opération de notre boutique en ligne
4) les abonnements Patreon « Famille PPLR »
5) des contrats de production

1. YouTube et Facebook
Youtube:
La source principale de revenu sur YouTube, c’est la publicité. Mais ce n’est pas automatique. En tant que créateur de contenu, on doit d’abord adhérer au YouTube Partner Programme (YPP) et avoir un compte AdSense. Il y a des conditions. La chaîne doit répondre aux politiques de YouTube : aucune nudité, aucune invitation à la haine, ou au racisme, aucune désinformation ni contenu frauduleux, etc.
Comme créateur, vous devez aussi suivre les politiques de qualité du AdSense Program : il ne faut pas que les capsules soient trop répétitives et le contenu doit être original — et non pas repiqué d’une autre source —, etc.
Enfin, la chaîne doit avoir plus de 1000 abonnés et 4000 heures d’écoute au cours des 12 mois précédant la demande d’adhésion. YouTube passe le contenu en revue et, si ça répond aux politiques, vous êtes admis.
En moyenne, les revenus publicitaires se situent entre 0,01$ et 0,03$ par visionnement. Le nombre d’abonnés n’entre pas dans l’équation. Une capsule visionnée 5000 fois génère donc entre 50$ et 150$. Comme vous le voyez, il n’y a pas de quoi devenir riche!
Le taux unitaire varie en fonction du nombre de vues, du nombre de clics sur la publicité, de la durée de la capsule ainsi que de l’utilisation — ou non — des adblockers, pour sauter les pubs.
En passant, si vous aimez un créateur ou une créatrice de contenu, ne bloquez pas les publicités et regardez-les jusqu’au bout, car ça entre en ligne de compte dans le calcul des redevances. Si vous cliquez sur le lien de la publicité, ça donne également plus de revenus au créateur.
Un tableau de bord permet de faire le suivi de la performance de la chaîne. YouTube effectue les calculs des revenus une fois par mois. On reçoit les sommes directement dans le compte bancaire soumis lors de notre adhésion au YPP.
YouTube propose d’autres outils pour générer des revenus, comme des abonnements payants, les Super Stickers et Super Chat lors d’événements live, ou la vente de marchandises, mais nous ne les utilisons pas. C’est plus souvent les créateurs de contenu dans le monde du gaming qui vont utiliser ces outils lors des streams en direct. De notre côté, le contenu est filmé à l’avance et passe ensuite au montage pour être publié environ une ou deux semaines plus tard.
Si jamais vous n'êtes pas encore abonné à notre chaîne Youtube, c'est assurément la manière la plus facile de retrouver les 400+ épisodes de PRÊTS pour la route! Cliquez ici pour le faire si ce n'est pas déjà fait!
Facebook:
La façon de fonctionner de Facebook (Meta) est très similaire. Les revenus sont générés grâce aux publicités in-stream, insérées dans nos vidéos. Les critères d’éligibilité sont semblables à ceux de YouTube, mais un peu plus difficiles à atteindre : un minimum de 10 000 abonnés et au moins 600 000 minutes de visionnements au cours des 60 derniers jours. Il faut également avoir au moins 5 vidéos actives sur la page.
Les publicités sont insérées automatiquement par Facebook lors des pauses « naturelles » du contenu. Elles commencent plusieurs minutes après le début de capsule. Les redevances sont calculées en fonction du nombre de vues des publicités en tant que telles, et non pas de la capsule. Si les abonnés ne se rendent pas jusqu’au bout des pubs, ou jusqu’au bout d’une longue vidéo où d’autres publicités peuvent avoir été placées, les redevances sont moindres. Facebook paye environ 8,75$ par 1000 vues. Faites le calcul, c’est moins d’un cent par vue! D’ailleurs, les montants qu’on génère avec Facebook représentent le tiers de ceux qu’on fait avec YouTube. Même si l’on génère environ le double de visionnements.
Là aussi, la gestion des vues et des redevances se fait à l’aide d’un tableau de bord (Creator Studio). Facebook effectue les paiements sur une base hebdomadaire dans notre compte bancaire.
Pour ceux qui se posent la question, Instagram ne permet pas de générer des revenus spécifiques additionnels. La monétisation vient tout juste d’arriver pour les contenus Reel d’Instagram aux États-Unis, on présume donc que ça viendra sous peu pour nous au Canada. Toutefois, ça nous oblige à créer du contenu sous un nouveau format plus court et à la verticale, donc une charge de travail supplémentaire. Tout est intégré avec Facebook. Et il n’y a toujours pas de programme de monétisation sur TikTok actuellement pour nous au Canada, même si l’on travaille très fort pour créer des contenus adaptés pour ces deux médias.