Meknès et Fès : guidés par des locaux... mais à quel prix?
- PRÊTS pour la route
- 29 mars
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 mars

Il y a des journées où tout roule comme sur des rails, et d’autres où tu te rends compte que voyager à l’instinct, sans plan précis, c’est une aventure en soi. Cette journée-là, entre Meknès et Fès, c’était exactement ça : un enchaînement de surprises, de mésaventures, de beautés architecturales et de moments un peu chaotiques – mais qui font le charme du voyage. Le genre de journée dont on se souvient longtemps, parce qu’elle nous fait rire, nous fait suer… et nous apprend énormément sur un pays.
Une nuit... piquante
Tout a commencé au réveil. On avait trouvé un spot assez reculé pour dormir, une petite route secondaire hors des sentiers battus. Rien de trop technique : pas besoin d’un 4x4, juste assez pour se sentir isolés. On pensait avoir trouvé la tranquillité ultime… jusqu’à ce que des troupeaux de moutons, des villageois et même des ânes passent tout près. Ajoute à ça une invasion surprise de mini mouches qu’on n’a jamais vues venir – de celles qui passent à travers les moustiquaires – et tu comprends vite que la nature, parfois, prend un peu trop ses aises.
Heureusement, nos ventilateurs portables nous ont sauvé la nuit. C’est dans ce genre de moment que tu réalises qu’un petit gadget peut faire toute la différence entre une nuit d’enfer et un sommeil (relativement) paisible.
Direction Meknès : la cité impériale (ou presque)
Après quelques minutes de route à peine, on était déjà à Meknès. Une ville magnifique, vivante, avec son lot de mystères et de murs anciens. Dès l’arrivée, on découvre que le stationnement ici, même quand il a l’air gratuit, finit toujours par coûter 20 dirhams. Ce n’est pas énorme, mais on commence à se demander si ce tarif est universel… ou simplement le prix "touriste".
On part à la recherche de la fameuse cité impériale de Meknès. Mais voilà : entre les rues qui se rétrécissent, Google Maps qui perd la boule et les murs qui semblent n’avoir ni fin ni ouverture, on se perd. Littéralement. Trois fois. À chaque détour, une tour familière nous rappelle qu’on est revenus à notre point de départ. On croise des gens sympas qui nous offrent leur aide… parfois gratuitement, parfois contre rémunération (parfois, on ne sait pas trop).
Et puis il y a ces bouteilles remplies d’un mystérieux liquide jaune devant les portes. Premier réflexe : est-ce ce que je pense? Finalement, après enquête (merci Google!), c’est de l’eau mélangée au safran pour empêcher les chats de venir marquer leur territoire. Ingénieux!
Mais malgré tous nos efforts, la cité impériale reste insaisissable. On réalise finalement qu'elle est en fait… un terrain de golf! Oui oui. Un golf royal entouré de murs, vestige du passé et zone interdite à la visite. On se sent un peu bêtes, mais au moins on a découvert un coin méconnu. Et on a bien ri. C’est ça, la vanlife au Maroc : improvisation totale.
Le Palais Royal (ou pas)
Prochaine étape : le Palais Royal de Meknès. On y arrive après avoir payé un "guide" qui parlait parfaitement espagnol (pratique, parce que je le parle un peu!). Il nous amène à bon port, on se dit que cette fois, c’est la bonne… sauf que non. Le palais est fermé au public. Même pas le droit de filmer. Décidément, c’est une journée de visites un peu ratées. Mais ce n’est pas grave. L’important, c’est ce qu’on vit entre les lignes.

Fès : la ville du cuir et des contrastes
Après une heure de route sous 36 degrés, direction Fès. Stationnement flambant neuf, hyper abordable. Là, on se rend compte que peut-être on s’est fait avoir à Meknès. Bref, on apprend.
Fès, c’est un autre monde. Plus touristique, plus moderne par endroits, mais avec une vieille ville (la médina) qui grouille de vie. À notre arrivée, c’est l’heure de la sortie des écoles. On assiste à des scènes de chaos entre enfants et profs. Bienvenue dans une autre réalité.
En entrant dans la médina, on cherche les fameuses taneries. On découvre alors un univers sensoriel intense : des bassins remplis de teintures colorées, des ouvriers qui marchent dans la teinture jusqu’aux genoux, des peaux étendues sur les toits pour sécher… et une odeur très… marquante! Pas évident de rester longtemps là, mais c’est fascinant à observer. Ce métier millénaire se perpétue encore aujourd’hui à la force des bras et dans une chaleur écrasante.

Les faux guides : une réalité ambivalente
Au fil de la journée, on se rend compte que presque chaque aide qu’on reçoit dans la rue a un prix. Parfois, c’est un vrai coup de pouce offert par gentillesse. D’autres fois, c’est clairement une manière de gagner un peu d’argent, souvent insistant. On ne peut pas vraiment blâmer les gens : ici, les touristes sont une source précieuse de revenus, et quand un appareil photo vaut le prix d’une voiture, tu comprends que les gens te regardent comme un extraterrestre.
Mais entre toutes ces interactions, il y a des visages, des rires, des regards curieux. La chaleur humaine est réelle. Le Maroc, c’est aussi ça : une hospitalité qui frôle parfois l’intérêt, mais qui est toujours ancrée dans la réalité locale.
Top 10 des choses à ne pas manquer à Meknès et Fès
Voici ce qu’on aurait aimé voir… ou qu’on a finalement réussi à découvrir, malgré tout :
À Meknès :
La place El Hedim – L'équivalent de la place Jemaa el-Fna de Marrakech, mais en plus calme.
Le mausolée de Moulay Ismaïl – L’un des rares sanctuaires religieux ouverts aux non-musulmans.
La porte Bab Mansour – Magnifique exemple d’architecture marocaine avec ses zelliges verts et ses colonnes romaines.
Les écuries royales de Moulay Ismaïl (Heri es-Souani) – Un site impressionnant, malheureusement fermé lors de notre visite.
Le Palais Royal (vu de l’extérieur) – Même si on ne peut pas entrer, la façade est spectaculaire.
À Fès :
La médina de Fès el-Bali – La plus grande médina du monde, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Les taneries de Chouara – À voir (et à sentir) au moins une fois dans sa vie.
La medersa Bou Inania – Une ancienne école coranique à l’architecture époustouflante.
Le quartier des artisans – Pour voir les potiers, les tisseurs et les travailleurs du cuir à l’œuvre.
Les vues depuis les toits – Pour admirer le labyrinthe de la médina de haut, et prendre une pause loin du tumulte.
En conclusion…
Ce voyage entre Meknès et Fès, c’était loin d’être parfait. On s’est perdus trois fois, on a payé des gens pour aller… nulle part, on a marché sous une chaleur écrasante, et on a même fini devant un bassin… vide. Mais c’est exactement ça qui fait la beauté de l’aventure : l’imprévu, l’humilité, la découverte d’une culture qui ne se vit pas en ligne droite.
Et à travers tout ça, il y a des sourires, des odeurs qu’on n’oubliera jamais, et des images qui resteront gravées longtemps. La vanlife, c’est aussi ça : accepter de ne pas tout contrôler, et apprendre à rire de ce qu’on ne comprend pas.
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À bientôt sur les routes!
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